Mission en Tanzanie

La Tanzanie est un pays de l’Afrique de l’Est. C’est un vaste et beau pays. C’est là où se trouve le fameux « SAFARI » et le Mont Kilimanjaro. La langue parlée est le Kiswahili.  Le paysage est très diversifié.

Ma mission en Tanzanie se passe dans un village, appelé Didia, dans le diocèse de Shinyanga, au centre-nord du pays. Ma mission s'appelle Bugisi.

Le paysage est rocailleux avec des lacs artificiels par endroit, creusés exprès pour la population car la pluie n’est pas toujours favorable dans la région. La végétation est composée de hautes herbes avec quelques arbustes dont la majeure partie est épineuse.

Shinyanga est habité par le peuple Sukuma. C’est un peuple accueillant, par contre fermé sur sa culture. Jusqu’à l’heure actuelle le mariage forcé est encore d’actualité. Pour les Sukuma, avoir une fille est signe de richesse car par son mariage la famille pourra bénéficier de nombreux bœufs et ainsi sortir de sa pauvreté. 

Notre communauté de Sœurs de Notre Dame des Apôtres à Bugisi est composée de six Sœurs : 1 Tanzanienne, 1 Togolaise, 2 Ghanéennes,1 Irlandaise et 1 Ivoirienne. Nous avons à charge un centre de santé et un centre de formation polytechnique (qui appartiennent au diocèse), et une école primaire qui est à nous. Nous sommes réparties deux par deux dans ces différents lieux de travail.

Je travaille dans un centre de formation polytechnique appelé « Bugisi Vocational Training Center (BVTC). Nous formons les jeunes à la couture, à la coiffure, à la cuisine, à l’électricité, au tricotage, à l’informatique, au secrétariat, à la conduite avec une auto-école et à des activités manuelles : teinture de pagne (le batik), fabrication de chapelet, crochetage, fabrication de bijou, décoration de salle de fête et jardinage.

Dans notre centre nous accueillons tous les jeunes, sans distinction de sexe. 

Normalement la scolarité n’est pas gratuite mais compte-tenu de la situation précaire de certaines familles nous accueillons des jeunes sans frais de scolarité. Et parfois ces jeunes-là sont les plus nombreux, surtout des jeunes filles fuyant le père de famille qui veut les marier de force. 

Mon travail dans le centre consiste surtout à accompagner les jeunes et à leur apporter une formation humaine et sociale. Dans ce travail d’accompagnement des jeunes je rencontre des joies et des difficultés.

La première difficulté est que nous sommes obligés de parcourir les villages pour convaincre les parents de nous envoyer leurs jeunes garçons et filles pour qu’ils bénéficient d’une formation professionnelle. Non seulement nous devons convaincre les parents mais nous devons aussi et surtout convaincre les jeunes de se laisser former. Bien que notre centre ne soit pas un centre de réinsertion, certains parents envoient leurs fils dans le désir que nous les aidions à sortir de la drogue. Ce qui n’est du tout aisé car nous n’avons aucune qualification pour ces cas-là. Et malgré notre refus, les parents nous laissent tout de même ces enfants. 

Je voudrais souligner que dans le milieu où nous travaillons ils y a beaucoup de jeunes qui, à cause de la pauvreté s’adonnent à la drogue. Il y a des jeunes filles qui viennent à nous dans le but d’avoir une formation professionnelle mais qui sont déjà enceintes et cherchent à se débarrasser de leur grossesse ; des cas de filles fuyant le mariage forcé ; des cas de jeunes déscolarisés qui cherchent un avenir meilleur ; des cas de parents pauvres qui viennent solliciter une aide pour leur enfant...

Nous rencontrons aussi des joies : voir la transformation opérée chez les jeunes qui viennent se former chez nous ; leurs témoignages et leur reconnaissance à notre égard ; voir ces jeunes capables de se prendre en charge et d’aider leur famille pauvre ; voir certains d’entre eux trouver du travail. 

Il y a aussi la joie de visiter les familles, de parcourir les villages, la joie de rencontrer une autre culture et par ce fait tisser des liens d’amitié.                                                                                                                                                                                                                                                                                                 Sr Angèle N’da   

   

Séance de fabrication de batik

Tournée dans les villages avec une équipe d’ enseignants  

à la recherche de jeunes à scolariser